lundi 2 juillet 2012

Madagascar-au bout du monde


Je suis partie il y a 3 semaines à Madagascar pour rencontrer ses gens et sa nature . Le père Norbert, un prêtre malgache qui a étudié trois ans à Montréal et  que j'avais brièvement connu lors de son passage à Montréal, m'a invité à l'accompagner . Dès mon arrivée nous partons vers sa terre natale à Nosy Be au Nord-Ouest de Madagascar et de là dans la région de Kongony que nous avons atteint après 6  heures de pirogue à balancier  en mer  et deux à l’intérieur des terres dans le mangrove.  Une zone tropicale et chaude où cultive, entre autres,le poivre, le café et de la vanille.


 

Nous étions une dizaine dans la pirogue pour parcourir un trajet ponctué d’arrêts dans de minuscules  villages de pêcheurs .  Ici un ou deux passagers débarquent , là deux thons fraîchement pêchés embarquent !!!





 
 Malgré l’exotisme fou d’un tel voyage , je regrettais de ne pas comprendre malgache. Mes compagnons de voyage avaient tout un plaisir  à se raconter histoires et blagues.

Comme  je trouvais particulièrement photogénique cet homme avec son chapeau de paille ( le meilleur pêcheur du coin semble-t-il ) je me suis mise à le « mitrailler » . « Elle s’intéresse à moi celle-là>  a-t-il répliqué !
 



À un autre moment , alors que le bateau s’éloignait , une passagère tout juste descendue s’est écriée <j'ai oublié mon cellulaire à bord> Un jeune volontaire a vite réglé son problème!













Un autre problème, celui-là récurrent, est la non étanchéité de la pirogue nécessitant un vidange régulier de l'eau qui s' accumule.
 
À notre arrivée , c’est la surprise . Une centaine de villageois nous attendent sur le bord de la rivière et nous raccompagnent au village avec  chants, musique et danses. On nous offre des colliers montés de toute pièce avec des biscuits et des bonbons.

 


Le repas était prêt , la table bien mise est impeccable, nappée d'une nappe blanche,  décorée de fleurs. Le repas reste frugal , riz et poisson.
Au prochain repas,  grâce à l'exécution exceptionnelle d'un zébu  offert par la participation monétaire collective des villageois,le menu s'est diversifié. Dans le village chaque famille s'affairait à cuisiner la part du zébu reçu.

.
 



 Chacun avait son rôle y compris cet aîné qui , plus tard , nous a confié que les jeunes connaissent fort peu l'histoire de leur village.

 









   
 Une dame a même pris la peine de faire un gâteau à base de riz qu’elle a introduit par une danse très rythmée.













Nombreux sont venus de villages éloignés dont des musiciens locaux  qui tout au cours des festivités se sont livré une véritable lutte.
 


Le rythme musical est TOUJOURS le même  donc répétitif et fort intense. J'ai  dansé avec les femmes ,à leur grand plaisir , mais comme on tournait toujours en rond je n'ai pu tenir le coup ! La fête s'est poursuivie  toute la nuit. Et le lendemain, les musiciens étaient encore vaillants.


Le gorodao  est un accordéon à deux tons introduit dans les années1950. Je ne m'attendais à voir un tel instrument si loin de son origine
 
Un  jeune médecin malgache  travaille  7 jours sur 7 , 24 hrs sur 24 dans une petite clinique alimentée par l’énergie solaire mais sans médicaments appropriés pour les pathologies de l’endroit . Il reçoit des boites pleines de médicaments de donateurs européens tels des anticholestérolémiant… et des antihypertenseurs,.
  Mais, ici on souffre de typhoïde, de dysenterie amibienne et de malaria. sans traitement . Je découvre que c'est le système ici, On peut voir le doc mais tous les soins  et les  médicaments sont au frais du patient qui gagne $1,25 par jour....


 
Des mesures de prévention (latrines,sources d’eau, moustiquaire) pourraient faire chuter considérablement.les statistiques. Mais ça veut dire investissements en santé publique, presqu'inexistant ici. (Par contre toute une pharmacopée à base de plantes  est disponible partout à Madagascar .Les pharmacies sont bien identifiées avec l'expression "pharmacie gasy". J'en reparlerai.
 
 
On sait recevoir à Kongony et on sait dire au revoir aussi. Ça donne envie d’y revenir …
 J'avais appporté des bonbons et pour ne pas faire des jaloux , ils ont été lançé à notre départ
 provoquant la réaction classique !

À cause des marées qui pénètrent très loin à l'intérieur des terres nous avons dû faire une première partie du trajet en après-midi et trouver refuge dans un petit village côtier  jusqu'au lendemain. Comme c'est l'hiver dans cet hémisphère sud, la nuit est déjà tombée à 17 h mais elle nous offre ce ciel étoilé merveilleusement intact puisqu'aucune pollution n'en interfère la vue .
Après une heure ou deux, on nous invite à table,  nappée encore ici d'une belle nappe de cotton blanc.Au menu un plat des plus délicieux à base de raie. 
Le  levée de soleil à 5 heures est à couper le souffle ...et c'est de nouveau un départ.




e