mercredi 9 novembre 2011

Le monde rural

Jusqu'en 1960, il n'y avait au Bhoutan aucune route, aucun hôpital ou école hormis quelques initiatives des missionnaires. Cinquante ans plus tard, grâce à l'aide économique de l'Inde, le Bhoutan a parcouru des pas de géants. Néanmoins, les bhoutanais sont dépendants de leur terre pour survivre.  Ils cultivent, à petite échelle, une terre qui donnera, selon  la région, du riz, des pommes de terre, du choux, des choux-fleurs, des haricots et surtout des piments . Des piments, qu'on fait sécher sur les toits de tôles et qui seront de tous les repas .



On peut posséder deux- trois vaches à qui on donnera  un nom et qu'on (la femme) traie tôt le matin pour  le lait, le beurre et le fromage. Un fromage servi en sauce avec...le piment. 


Des vaches qui n'ont pas de grands pâturages à leur disposition et qu'on retrouvera souvent  le long de la route. C'est sans doute pour cette raison  que cette jeune femme  a dû donner un coup d'épaule suite à  un accouchement spontané de sa vache !



Aussi quelques  poules pour les oeufs et un beau gros porc gourmand qui, lui, n'aura pas de nom puisqu'il décèdera un jour  de causes "naturelles"...
  
Malheureusement, cette diète est insuffisante si on ne réussit pas à la varier en achetant, échangeant des produits alimentaires différents d'une région à l'autre. L'accès à ces marchés  serait un facteur important à cette pauvreté alimentaire . Le système routier n'est pas complété (rappelons le terrain très accidenté du Bhoutan) Certains villages sont  facilement à deux à trois jours de marche . Conséquences: une anémie  ferriprive ( par manque de fer)  très répandue ce, à tout âge et   non compensée par l'altitude (pour mes amis MD..) et  une  malnutrition chronique (calories et protéines insuffisantes) affectant 35 % des enfants âgés de 5 ans et moins (amélioration tout de même sur  un 40% il y a 5 ans).
Il existe, par contre, quelques programmes "nutritionnels" à travers le Bhoutan dont la distribution  d'un comprimé de fer  par semaine, le jeudi, pour les fillettes.

Ce dernier week-end, un trek de 9 heures dans une tempête de neige à 4,200 mètres d'altitude (alors que nous avions espéré admirer de  hauts sommets enneigés...) s'est terminé dans la vallée de Ha où j'avais planifié dormir chez l'habitant . 

Notre guide Phub Tshering, un garde forestier d'expérience,  nous a avoué avoir eu une petite peur. Il avait fort apprécié  son GPS qui nous a permis de retrouver notre chemin et descendre à des altitudes protégées du vent, nous sauvant d'une hypothermie galopante assurée ! 

Ah ce froid que nous connaissons  si peu chez nous, trouvant un refuge facile dans nos maisons au système de chauffage performant. La maison bhoutanaise de briques et de bois garnies de grandes fenêtres  n'est pas d'équerre face au froid mordant d'hiver. Quand on  a les sous au pris de $12 on peut s'acheter de chaufrettes de 1000w.




Chez notre hôte, une truie (petit poêle à bois) dans une seule pièce procurait une chaleur pour un périmètre bien limité. L'hiver arrive tôt cette année et la température chute sous- zéro ce qui inquiète les fermiers. Il reste encore quelques récoltes de navets, de choux et de salades à effectuer. 


J'ai naîvement cru que les chiens, qui  brisent de façon incessante le silence nocturne à Thimphu, seraient différents à la campagne. Non ils ont le même rôle, la même responsabilité que leurs collègue urbains. Ils sentent les mauvais esprits, les démons et les éloignent de nous par leurs jappements. Ah comme j'en suis heureuse ...(aucun bouchon ne leur résiste !)


Je termine cette deuxième entrée de mon blog avec le sourire généreux de cette  dame qui représente bien cet accueil unique des Bhoutanais pour l'étrangère que je suis.



1 commentaire:

  1. Cela me fait penser aux refuges dans le parc du mont- tremblant, mais eux, ils y vivent à l'année!
    Jm de St-Donat

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